9-24 mai 2023
Pakistan. Arrestation de l’opposant Imran Khan
Le 9, l’ancien Premier ministre Imran Khan est interpellé alors qu’il se trouve dans l’enceinte de la Haute Cour d’Islamabad devant laquelle il devait comparaître pour des accusations de corruption. Son parti, le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI, Mouvement du Pakistan pour la justice), dénonce un « enlèvement » et appelle ses partisans à se mobiliser. Ceux-ci bloquent les routes et s’en prennent à des bâtiments militaires, notamment le quartier général des forces armées à Rawalpindi. Le 6, Imran Khan avait publiquement accusé le général Faisal Naseer, haut responsable de l’Inter-Services Intelligence (ISI), les services de renseignement militaires d’avoir commandité la tentative d’assassinat dont il avait été victime en novembre 2022. Imran Khan, qui a été renversé par le Parlement en avril 2022, réclame l’organisation d’élections anticipées.
Le 11, la Cour suprême juge « invalide » et « illégale » l’interpellation d’Imran Khan et ordonne son placement sous protection dans l’attente d’une nouvelle comparution devant la Haute Cour.
Le 17, l’armée encercle la résidence d’Imran Khan à Lahore, qui abriterait des dizaines de personnes accusées d’avoir commis des destructions lors des manifestations qui ont suivi l’interpellation de l’opposant. Des milliers de personnes ont été arrêtées à la suite de ces manifestations, parmi lesquelles l’ensemble de la direction du PTI.
Le 24, Imran Khan adresse un message vidéo à ses partisans dans lequel il se dit prêt à former un comité chargé de négocier avec le gouvernement, ainsi qu’à renoncer à sa demande d’élections anticipées. Les pressions se renforcent sur ses collaborateurs dont certains sont contraints de prêter allégeance à l’armée.