9-25 avril 1989
U.R.S.S.. Nouveaux succès pour les réformateurs
Le 9, au second tour des élections au Congrès des députés du peuple, qui ne concerne que 64 des 1 500 circonscriptions, les candidats favorables à la perestroïka battent les conservateurs aussi bien à Moscou, où l'historien ex-dissident Roy Medvedev est élu, qu'à Leningrad. Les résultats sont toutefois plus équilibrés dans les autres circonscriptions, en particulier dans les pays baltes.
Le 20, Andreï Sakharov, prix Nobel de la paix, est finalement élu député au Congrès, où il siégera parmi les vingt représentants de l'Académie des sciences. Sa candidature avait pourtant été écartée par les conservateurs, en janvier. Mais la découverte, le soir même, dans le métro de Moscou de deux engins explosifs contribue à renforcer dans la capitale une nervosité déjà accrue par la répression en Géorgie : ces événements font craindre à certains qu'il ne s'agisse d'une stratégie concertée des opposants aux réformes.
Le 25, alors que, la veille, la Pravda avait appelé à une « auto-épuration » du parti, le plénum du comité central du P.C.U.S. se réunit à Moscou pour examiner la « question des cadres ». Mikhaïl Gorbatchev y annonce la « démission » collective et « volontaire » de 110 membres ou suppléants (sur 540) du comité central ou de la commission de révision du P.C.U.S. Parmi ceux qui sont mis à la retraite figurent l'ancien chef de l'État Andreï Gromyko et tous les maréchaux, sauf un. Parallèlement, 24 réformateurs qui étaient suppléants sont promus. Mikhaïl Gorbatchev justifie ce que le secrétaire à l'idéologie Vadim Medvedev présente comme un « événement considérable » par l'adhésion populaire à la perestroïka, exprimée lors des élections et qui ne laisse plus au parti que le choix entre l'« initiative » ou la « confusion ».