9-26 janvier 1998
Royaume-Uni. Présentation du plan de paix pour l'Irlande du Nord
Le 9, Mo Mowlam, ministre chargée de l'Irlande du Nord, est le premier membre du gouvernement britannique à rencontrer officiellement les terroristes protestants internés à la prison de Maze, près de Belfast, en vue de convaincre les formations loyalistes de reprendre les négociations de paix le 12. L'assassinat dans cette même prison, en décembre 1997, de Billy Wright, fondateur d'une formation extrémiste protestante, par des membres d'un groupuscule républicain radical, avait entraîné une surenchère qui menaçait les pourparlers sur l'avenir institutionnel de l'Irlande du Nord engagés en septembre 1997. À l'issue de cette rencontre, les prisonniers loyalistes demandent au petit Parti démocratique de l'Ulster (U.D.P.), qui les représente, de reprendre les négociations.
Le 12, les Premiers ministres britannique, Tony Blair, et irlandais, Bertie Ahern, présentent les grandes lignes du plan de paix pour l'Irlande du Nord. Celui-ci implique une modification des lois constitutionnelles des deux pays et l'établissement d'un nouvel accord anglo-irlandais. Il prévoit notamment la mise en place, en Irlande du Nord, d'« une Assemblée élue à la proportionnelle exerçant des pouvoirs exécutifs et législatifs », d'un conseil intergouvernemental chargé des relations entre l'Angleterre, la République d'Irlande, les institutions d'Irlande du Nord et les institutions autonomes d'Écosse et du pays de Galles, d'un conseil ministériel Nord-Sud qui traitera, par consensus, des problèmes communs à Belfast et à Dublin. Ces propositions satisfont les revendications unionistes en faveur d'institutions communes à l'ensemble des îles Britanniques, tandis que les nationalistes approuvent l'établissement de relations institutionnelles interirlandaises. Toutefois, le Sinn Fein, branche politique de l'Armée républicaine irlandaise, dénonce l'insuffisance du plan de paix, tout en appelant à la poursuite des négociations.
Le 26, l'U.D.P. se retire des négociations de paix avant d'en être exclu en raison de l'implication de sa branche armée dans divers attentats meurtriers commis les semaines précédentes.