9-26 septembre 2006
Vatican - Allemagne. Visite du pape Benoît XVI en Allemagne et polémique sur ses propos relatifs à l'islam
Le 9, le pape Benoît XVI entame une visite en Bavière, sa région natale.
Le 12, il prononce à l'université de Ratisbonne une conférence sur le thème de l'alliance spécifique de la foi et de la raison dans la tradition chrétienne. Il lance son propos en citant un passage d'une discussion tenue en 1391 entre l'empereur byzantin Manuel II Paléologue et un érudit persan sur les vérités respectives du christianisme et de l'islam. Évoquant la question de la guerre sainte, dit-il, l'empereur «s'adresse à son interlocuteur d'une manière étonnamment abrupte – abrupte au point d'être pour nous inacceptable –, qui nous surprend et pose tout simplement la question centrale du rapport entre religion et violence en général. Il dit: „Montre moi ce que Mahomet a apporté de nouveau et tu ne trouveras que du mauvais et de l'inhumain comme ceci, qu'il a prescrit de répandre par l'épée la foi qu'il prêchait“. La conversion par la force, poursuit Manuel II, „est contraire à la raison“ et „ne pas agir selon la raison est contraire à la nature de Dieu.“» Citant l'éditeur de ce dialogue, le pape commente: «Pour la doctrine musulmane, en revanche, Dieu est absolument transcendant. Sa volonté n'est liée à aucune de nos catégories, fût-ce celle du raisonnable.»
Les jours suivants, les autorités religieuses et politiques de plusieurs pays musulmans dénoncent vivement les propos du pape. En Irak et en Palestine, des églises font l'objet d'attaques et, le 17, une religieuse italienne travaillant à l'hôpital de Mogadiscio (Somalie) est assassinée.
Le 17 également, Benoît XVI se déclare «attristé par les réactions suscitées par un bref passage de mon discours [...] considéré comme offensant pour la sensibilité des croyants musulmans alors qu'il s'agissait d'une citation d'un texte médiéval qui n'exprime en aucune manière ma pensée personnelle».
Le 25, il reçoit à Castelgandolfo les ambassadeurs de vingt-deux pays musulmans auprès du Vatican. Il leur rappelle la «nécessité vitale», à ses yeux, de poursuivre le dialogue entre chrétiens et musulmans initié par Jean-Paul II. Les participants se déclarent satisfaits.
Le 26, toutefois, l'Organisation de la Conférence islamique, qui regroupe cinquante-six États, exige de nouveau que le pape exprime des excuses.