9-27 février 2003
Israël - Autorité palestinienne. Ouvertures, représailles et nouveau gouvernement israélien
Le 9, le président israélien Moshe Katsav charge le Premier ministre sortant, Ariel Sharon, de former le prochain gouvernement, après la victoire de son parti aux élections législatives de janvier. Ariel Sharon annonce qu'il souhaite « achever la guerre contre le terrorisme, écarter la direction terroriste [Yasser Arafat] et créer les conditions de l'émergence d'une nouvelle direction avec laquelle il sera possible de parvenir à une paix véritable ». Il rend publiques les rencontres qu'il a eues, avant les élections, avec le numéro deux palestinien, Mahmoud Abbas – Abou Mazen –, et avec le président du Conseil législatif palestinien, Ahmed Qoreï – Abou Alaa –, auxquels il a proposé de rendre à la police palestinienne le contrôle d'une ou de deux villes de Cisjordanie, toutes occupées par Tsahal.
Le 14, cédant aux pressions internationales, le président de l'Autorité palestinienne Yasser Arafat annonce son accord à la nomination d'un Premier ministre, souhaitée par Israël et les États-Unis.
Le 15, la destruction d'un blindé israélien provoque la mort de quatre soldats à Gaza. Les opérations de représailles menées les jours suivants dans les territoires palestiniens font plusieurs dizaines de morts palestiniens. Ainsi, le 18, deux responsables du Hamas sont tués par l'armée israélienne, en Cisjordanie et à Gaza et, le lendemain, une incursion de Tsahal à Gaza provoque la mort de dix Palestiniens.
Le 21, Mahmoud Abbas, en visite à Moscou, évoque une « démilitarisation » de l'intifada.
Le 22, devant le refus des travaillistes de participer au gouvernement, le Likoud d'Ariel Sharon signe un accord avec le Parti national religieux d'Effi Eitam, porte-parole des colons puis, le 24, avec le parti ultralaïque de centre droit Shinouï, de Tommy Lapid et, le 26, avec le bloc de l'Union nationale, également favorable à la poursuite de la colonisation et hostile à la création d'un État palestinien.
Le 27, Ariel Sharon présente un gouvernement comprenant des membres des formations de l'extrême droite ultranationaliste et du Shinouï. Le cabinet dispose d'une majorité de 68 sièges sur 120 à la Knesset, qui lui accorde sa confiance. Benyamin Nétanyahou obtient le portefeuille des Finances et celui des Affaires étrangères est attribué à Silvan Shalom, un néophyte dans ce domaine.