9-28 juin 2010
France. Polémiques sur le train de vie du gouvernement
Le 9, l'hebdomadaire Le Canard enchaîné révèle que Christine Boutin a été chargée, en avril, par le président Sarkozy d'une mission sur « les conséquences sociales de la mondialisation ». Elle reçoit pour cette mission une rémunération mensuelle de 9 500 euros; celle-ci s'ajoute à l'indemnisation de conseillère générale et à la retraite de parlementaire de l'ancienne ministre du Logement.
Le 10, Christine Boutin annonce, sous la pression du gouvernement, qu'elle renonce à sa rémunération pour cette mission. Matignon communique son intention d'établir une « doctrine uniforme » concernant « les rémunérations éventuellement octroyées à des personnalités chargées d'une mission par toute administration de l'État ».
Le 16, Le Canard enchaîné affirme que le secrétaire d'État à la Coopération Alain Joyandet a obtenu un permis de construire lui permettant d'agrandir sa maison de Grimaud (Var) qui déroge aux règles d'urbanisme de la commune.
Dans l'édition du 16 également, Le Canard enchaîné annonce que le ministre chargé du Grand Paris, Christian Blanc, a dépensé 12 000 euros en dix mois, aux frais de l'État, pour l'achat de cigares. L'hebdomadaire satirique révèle dans cette même édition que la secrétaire d'État aux Sports Rama Yade, qui avait dénoncé « le clinquant des hôtels » de l'équipe de France de football qui participe à la Coupe du monde en Afrique du Sud, avait réservé une chambre encore plus chère pour son déplacement, à laquelle elle a renoncé.
Le 22, Alain Joyandet annonce qu'il renonce au permis de construire de sa villa du Var.
Le 23, Matignon indique que Christian Blanc réglera personnellement ses dépenses de cigares.
Le 28, dans une lettre au Premier ministre François Fillon, Nicolas Sarkozy explique que, « à l'heure où nos concitoyens sont touchés par la crise, l'État doit, plus que jamais, faire preuve d'exemplarité » et que, par conséquent, le train de vie de l'État doit être « vigoureusement réduit ». Diverses mesures sont annoncées concernant les logements de fonction et les déplacements des membres du gouvernement, les effectifs des cabinets ministériels et les frais privés des ministres – qui devront être payés « sur leurs deniers personnels ». Les restrictions touchent également les agents publics: dix mille véhicules et sept mille logements de fonction seront supprimés. Le président annonce aussi l'annulation de la traditionnelle garden-party de l'Élysée du 14-Juillet, ainsi que la fin des chasses présidentielles de Chambord.