9-28 octobre 1991
France. Le gouvernement confronté à l'agitation paysanne
Le 9, Louis Mermaz, ministre de l'Agriculture, rend public un « plan d'urgence » en faveur des éleveurs, comportant des allègements de charges fiscales et sociales et aménageant un meilleur accès aux prêts bonifiés. D'application immédiate, ces mesures visent à faire cesser les actions violentes commises par les agriculteurs depuis leur grande manifestation dans le calme à Paris, le 29 septembre : axes routiers coupés, attaques de camions étrangers, mise à sac, voire incendie, de bâtiments publics, déplacements en province des membres du gouvernement systématiquement perturbés. Mais l'objectif semble loin d'être atteint : les manifestations de mécontentement continuent dans les campagnes, allant parfois jusqu'à des heurts violents avec les forces de l'ordre.
Le 19, François Mitterrand convoque à l'Élysée le Premier ministre ainsi que les ministres de l'Intérieur et de la Justice. Il leur demande de « prendre les mesures nécessaires » pour faire respecter l'autorité de l'État et pour assurer la sécurité des personnes et des biens.
Le 22, François Mitterrand condamne fermement les « bandes » d'agriculteurs dont les violences « mettent en péril, d'une certaine manière, la République ».
Le 24, dans le Journal du Centre publié à Nevers, le président de la République détaille un ensemble de mesures en faveur des agriculteurs et se prononce en faveur d'« états généraux » des zones rurales.
Le 28, Édith Cresson s'engage à réunir avant juin 1992 des « assises nationales de l'espace rural ».
Le calme revenu, de nouvelles mesures seront annoncées, le 28 novembre, qui seront bien accueillies par les syndicats agricoles.