9-28 septembre 1993
Somalie. Risques d'« enlisement » et retour à la diplomatie
Le 9, l'intervention d'hélicoptères américains, appelés en renfort à la suite d'affrontements entre des soldats de l'O.N.U. et des partisans du général rebelle Mohamed Farah Aïdid à Mogadiscio, se solde, selon la Croix-Rouge, par la mort de plus de cent civils. Cette opération illustre le « dérapage » de la mission de l'O.N.U. qui, d'humanitaire, est devenue essentiellement militaire après l'échec des négociations et la décision de procéder par la force au désarmement des milices somaliennes. La « chasse » donnée au général Aïdid par les troupes d'élite américaines, arrivées sur place à la fin d'août, a déjà donné lieu à plusieurs opérations contestées, comme l'invasion du siège de deux organisations humanitaires, le 30 août, ou celle d'un quartier de la capitale soupçonné par erreur d'abriter un « centre de commandement » de l'Alliance nationale somalienne du général Aïdid, le 7 septembre.
Le 22, le Conseil de sécurité de l'O.N.U. adopte à l'unanimité la résolution 865 qui fixe à mars 1995 l'issue de la mission de l'Onusom II. Depuis mai, date à laquelle l'O.N.U. a pris le commandement des opérations en Somalie, cinquante-six casques bleus et plusieurs centaines de Somaliens ont été tués dans les combats.
Le 28, opérant un complet revirement face aux risques d'« enlisement » en Somalie, le président Bill Clinton et le secrétariat général des Nations unies affirment privilégier désormais le dialogue avec les factions somaliennes, dont le général Aïdid est toutefois exclu.