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9-29 novembre 1996

Zaïre. Controverse autour de l'envoi d'une force multinationale et départ d'une partie des réfugiés

Le 9, sur l'initiative de la France, le Conseil de sécurité de l'O.N.U. adopte une résolution « intérimaire » qui ouvre la voie à une intervention internationale au Zaïre, sans toutefois prendre de décision concrète, en raison des réticences des États-Unis. Les centaines de milliers de réfugiés, majoritairement des Hutu rwandais stationnés dans la région frontalière du Kivu, sont les premières victimes des affrontements qui y opposent, depuis septembre, l'armée zaïroise à des rebelles tutsi soutenus par les forces rwandaises. Ils ne bénéficient d'aucune assistance, les rebelles et l'armée rwandaise qui contrôlent une grande partie de la région empêchant les organisations humanitaires de leur porter secours.

Le 10, le chef des rebelles tutsi, Laurent-Désiré Kabila, coordonnateur de l'Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo-Zaïre, qui revendique la souveraineté sur le Kivu, exclut toute participation française à une force multinationale dont, par ailleurs, il accepte le principe à la condition que celle-ci ait également pour mission de désarmer les miliciens hutu qui se trouvent parmi les réfugiés.

Le 13, les États-Unis annoncent finalement leur intention de participer à la force multinationale au Zaïre.

Le 15, le Conseil de sécurité de l'O.N.U. adopte à l'unanimité la résolution 1080 relative à l'envoi d'une force multinationale d'environ quinze mille hommes chargée d'une mission strictement humanitaire de quatre mois. Commandée par un officier canadien, cette force doit être composée principalement d'Américains, de Britanniques, de Canadiens, de Français et de Sénégalais.

Le 15 également, les Hutu réfugiés dans le nord du Kivu commencent à regagner le Rwanda par dizaines de milliers après que les extrémistes hutu qui retenaient les réfugiés en otages ont été chassés par les rebelles tutsi de Mugunga, principal camp de la région. Les jours suivants, la poursuite du retour de cinq cent mille réfugiés au Rwanda remet en cause les modalités de l'intervention internationale. Les États-Unis et le Canada, notamment, n'estiment plus justifié le déploiement d'une force d'assistance, à l'inverse des pays européens. Des centaines de milliers de réfugiés – de deux cent mille à sept cent mille selon les sources – demeurent toujours au Zaïre, notamment dans le sud du Kivu, où les combats continuent.

Le 29, le Canada obtient l'accord de quatorze pays, parmi lesquels les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne, pour une opération humanitaire limitée à des largages de vivres aux réfugiés restant au Kivu.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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