9-29 octobre 2004
France. Renversement du gouvernement de Polynésie présidé par Oscar Temaru
Le 9, le gouvernement de Polynésie formé à l'issue des élections de mai, composé d'autonomistes et d'indépendantistes et présidé par Oscar Temaru, est renversé par une motion de censure déposée par la formation du sénateur (U.M.P.) Gaston Flosse, ancien président du gouvernement, et adoptée à une voix de majorité. Oscar Temaru dénonce les pratiques de débauchage cautionnées, selon lui, par les plus hautes autorités de l'État. Ses protestations sont relayées par l'opposition de gauche ainsi que par l'U.D.F.
Le 16, plus de vingt mille personnes participent au plus vaste rassemblement jamais organisé dans l'archipel, réclamant la dissolution de l'Assemblée territoriale et la convocation de nouvelles élections.
Le 20, la presse métropolitaine révèle la mise en examen de Gaston Flosse, en octobre 2003, pour « prise illégale d'intérêts » et « détournements de fonds publics » dans une affaire d'emplois fictifs.
Le 22, l'Assemblée territoriale élit Gaston Flosse à la tête de la Polynésie. Son président, indépendantiste, Antony Géros, conteste la légalité de ce vote intervenu lors d'une séance qu'il n'avait pas convoquée, mais dont la régularité a toutefois été confirmée par le Conseil d'État, le 18. Gaston Flosse affirme avoir « compris la leçon » des élections de mai et promet de se soumettre « dans un an » à un vote de confiance de l'Assemblée. Oscar Temaru déclare: « Il y a maintenant dans notre pays deux présidents: l'un élu démocratiquement par le peuple, l'autre autoproclamé. »
Le 23, le Conseil d'État rejette la requête d'Oscar Temaru visant à suspendre la motion de censure adoptée le 9.
Le 25, Oscar Temaru, qui refuse de quitter le palais présidentiel, entame un « jeûne spirituel », afin d'obtenir la convocation de nouvelles élections.
Le 29, il cesse son action. Les deux parties envisagent d'envoyer des délégations plaider leur cause auprès des autorités et des forces politiques nationales.