9-30 juin 2024
France. Dissolution de l'Assemblée nationale.
Le 9, à l'issue des élections européennes qui ont placé le parti d'extrême droite Rassemblement national (RN) en tête, le président Emmanuel Macron annonce dans une allocution télévisée la dissolution de l’Assemblée nationale pour « redonner le choix de notre avenir parlementaire » aux Français.
Le 10, les représentants du Parti socialiste (PS), du Parti communiste (PCF), de La France insoumise (LFI) et des Écologistes, ainsi que d’autres petites formations de gauche annoncent la constitution d’un « Nouveau Front populaire », qui présentera des candidatures uniques dès le premier tour des élections législatives anticipées.
Le 11, le président des Républicains (LR, droite) Éric Ciotti dit souhaiter une alliance avec le RN. De nombreux responsables LR s'y opposent et appellent à sa démission. Le président du RN Jordan Bardella assure que plusieurs dizaines de candidats LR seront investis ou soutenus par le RN.
Le 14, la coalition de gauche du Nouveau Front populaire (NFP) présente son programme commun.
Le 16, Éric Ciotti annonce qu’il présente « au moins 62 candidats » sur 577 circonscriptions dans le cadre de son alliance avec le RN. La commission d’investiture de LR déclare présenter « près de 400 candidats ».
Le 25, le Premier ministre Gabriel Attal, le président du RN Jordan Bardella et le coordinateur de LFI Manuel Bompard, représentant le NFP, participent au premier débat télévisé de la campagne sur TF1. Le Premier ministre attaque Jordan Bardella sur sa proposition d’interdire des « postes importants et sensibles » aux binationaux, estimant que 3,5 millions de Français sont « stigmatisés » par cette mesure.
Le 27, le tribunal judiciaire de Paris déclare irrecevable une nouvelle tentative du parti LR d’exclure Éric Ciotti.
Le 27 également, l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) met en demeure la radio Europe 1 pour manque « de mesure et d’honnêteté » dans les commentaires et la présentation de l’actualité électorale. Cette décision concerne une émission quotidienne, lancée pour commenter la campagne. Selon l’Arcom, l’actualité électorale de LFI et du NFP « a été traitée de manière systématiquement critique et virulente » et la majorité des invités représentaient ou soutenaient le bloc d'extrême droite.
Le 30, le RN arrive en tête du premier tour des élections législatives anticipées. Il totalise, avec les candidats alliés LR, 33,2 % des votes exprimés, devant le NFP (28,1 %) puis la coalition présidentielle Ensemble (20 %). Le parti d’extrême droite enregistre une progression de plus de 14 points par rapport au premier tour des législatives de 2022. La participation atteint 66,7 %, ce qui représente un niveau record depuis 1997.
Le 30 également, Gabriel Attal appelle, en cas de triangulaire avec le RN, au désistement des candidats de la coalition présidentielle arrivés en troisième position en faveur des « candidats qui défendent les valeurs de la République », afin « d’empêcher le RN d’avoir la majorité absolue et donc de gouverner le pays ». Jean-Luc Mélenchon, fondateur de LFI, annonce aussi le retrait des candidats du NFP arrivés troisièmes dans les circonscriptions où le RN se trouve en tête.