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9-31 août 1993

Bosnie-Herzégovine. Menace d'intervention militaire et reprise des négociations sur le projet d'Union

Le 9, le Conseil de l'Atlantique nord réuni à Bruxelles adopte le principe de frappes aériennes contre des positions serbes en Bosnie, qui seraient déclenchées avec l'accord du secrétaire général de l'O.N.U. afin d'assurer la sécurité de la Force de protection des Nations unies (Forpronu) et de faire cesser le siège de Sarajevo, qui dure depuis seize mois. Cette initiative découle du revirement des Américains qui, au début du mois, se sont déclarés déterminés à ne pas permettre que « Sarajevo tombe ou meure de faim ». La poursuite de l'occupation des monts Igman et Bjelasnica, qui coupe les dernières voies d'approvisionnement en armes de Sarajevo, pourrait constituer un motif d'attaque aérienne. Le président bosniaque Alija Izetbegovic refuse de poursuivre les négociations de Genève sur le projet d'« Union des républiques de Bosnie-Herzégovine », adopté dans son principe par les trois communautés le 30 juillet, tant que durera cette occupation. La Forpronu condamne le projet de raids aériens qui mettraient en danger la vie des casques bleus présents sur le terrain et les exposeraient à des représailles de la part des forces serbes.

Les 14 et 15, les Serbes bosniaques quittent les monts Igman et Bjelasnica aux termes d'un accord avec la Forpronu qui les remplace sur ces hauteurs.

Le 16, les négociations de Genève reprennent.

Le 18, les chefs des trois communautés bosniaques, le Serbe Radovan Karadzic, le Croate Mate Boban et le président musulman Alija Izetbegovic, signent un accord de principe sur la démilitarisation de Sarajevo et son administration par l'O.N.U. pendant deux ans.

Le 20, les médiateurs David Owen – pour la C.E. – et Thorvald Stoltenberg – pour l'O.N.U. – présentent aux négociateurs bosniaques un projet de partage de l'« Union des républiques de Bosnie-Herzégovine » qui accorde 52,5 p. 100 du territoire aux Serbes, 30 p. 100 aux Musulmans et 17,5 p. 100 aux Croates. Les belligérants sont priés de donner leur réponse à la fin du mois. Lors de la reprise des pourparlers de Genève, le 31, les Serbes seront les seuls à accepter inconditionnellement le plan de partage international. Les Musulmans, qui représentaient 44 p. 100 de la population avant la guerre mais qui ne contrôlent plus que 10 p. 100 du territoire, exprimeront de nombreuses réserves, et les Croates déclareront l'approuver si les deux autres parties font de même.

Le 26, un convoi humanitaire escorté par des forces des Nations unies, le premier depuis le 2 juin, parvient à pénétrer dans la partie musulmane de la ville de Mostar, capitale de l'Herzégovine, assiégée et bombardée depuis trois mois par les forces croates.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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