9-31 janvier 1983
France. Politisation de la campagne pour les élections municipales
Le 9, Lionel Jospin, Premier secrétaire du P.S., déclare que la perte de dix ou quinze villes aux élections municipales des 5 et 13 mars « serait la norme » et ajoute : « si nous les conservions toutes, ce serait un triomphe ».
Du 13 au 17, les chefs de file de l'opposition précisent, dans plusieurs déclarations, quelles pourraient être les conséquences d'une victoire sur la gauche : dans un entretien publié par L'Express et rendu public le 13, Valéry Giscard d'Estaing envisage l'hypothèse d'élections législatives anticipées tandis que Raymond Barre, le 13, refuse cette éventualité et préfère se placer « dans une hypothèse constitutionnelle régulière ». Jacques Chirac enfin, le 17, estime que si les élections municipales peuvent constituer « un avertissement sérieux » pour le pouvoir, elles n'ont pas pour objet de « changer quoi que ce soit dans la majorité parlementaire, c'est-à-dire dans le pouvoir législatif, ni dans le pouvoir exécutif ».
Le 20, le R.P.R. et l'U.D.F. signent un « accord global » et un « pacte de l'opposition » en vue du scrutin municipal. Officiellement, seulement cinq « primaires » seront organisées dans les villes de plus de 30 000 habitants.
Le 23, à la porte de Versailles à Paris, le R.P.R. organise un congrès extraordinaire et un meeting auquel participent environ 100 000 militants et sympathisants. Jacques Chirac présente un « plan de redressement » visant à renverser la tendance à l'« étatisation triomphante ». Parmi ces mesures, celle qui prévoit une stabilisation puis une réduction au niveau de 1972 des effectifs de la fonction publique suscite une polémique avec la gauche. Le président du R.P.R., qui a rencontré Ronald Reagan au cours d'un voyage aux États-Unis du 11 au 14, propose également un « renforcement de la solidarité européenne dans le cadre de l'Alliance atlantique ».
Le 31, après un entretien avec le président de la République, Edmond Maire, secrétaire général de la C.F.D.T. déclare qu'« un deuxième plan de rigueur doit être maintenant envisagé ». Cette intervention, sévèrement jugée à gauche, met dans l'embarras la majorité et le gouvernement qui n'envisagent pas de nouvelles mesures d'austérité avant les élections municipales.