9-31 janvier 2005
Soudan. Signature de l'accord de paix dans le Sud et rapport de l'O.N.U. sur le Darfour
Le 9, au terme de négociations ouvertes en 2002, le gouvernement soudanais et la rébellion sudiste de l'Armée populaire de libération du Soudan (A.P.L.S.) signent un accord de paix, au Kenya, en présence d'une dizaine de chefs d'État et de gouvernement africains, du secrétaire d'État américain Colin Powell, ainsi que de milliers de personnes réunies dans le stade de Nairobi. Le conflit, ouvert depuis l'indépendance en 1956, et qui s'est intensifié depuis 1983, a fait quelque deux millions de morts et deux fois plus de déplacés. Le sud du pays à majorité chrétienne et animiste – le nord étant à majorité musulmane – bénéficiera d'une large autonomie pendant une période de six ans au terme de laquelle ses habitants seront consultés par référendum sur la question de l'autodétermination. Durant cette période transitoire, le chef de l'A.P.L.S., John Garang, deviendra le numéro deux du régime; la charia, en vigueur dans le Nord, ne s'appliquera pas dans le Sud; le tiers des postes de fonctionnaires sera réservé à des sudistes; les richesses pétrolières provenant du sud du pays seront équitablement réparties entre les deux zones du pays. Colin Powell indique que « les nouveaux partenaires doivent travailler ensemble immédiatement afin de mettre fin à la violence et aux atrocités au Darfour », dans l'ouest du pays, où un autre conflit meurtrier se poursuit entre le gouvernement et deux groupes rebelles.
Le 31, la commission internationale de juristes chargée par l'O.N.U. d'établir si des actes de génocide ont été commis au Darfour depuis février 2003 remet son rapport. Le bilan de deux ans de guerre civile s'élève à quelque 70 000 morts, 1,65 million de personnes déplacées et 200 000 réfugiés au Tchad. Sans conclure à l'existence d'actes de génocide, la commission estime que des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité ont été commis au Darfour par les forces gouvernementales et les milices arabes pro-gouvernementales janjawid; elle se prononce pour le renvoi du dossier devant la Cour pénale internationale.