9 août 2021
Rapport du GIEC
Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) de l’ONU publie le premier volet de son sixième rapport d’évaluation des fondements scientifiques du changement climatique, trois mois avant la tenue à Glasgow de la vingt-sixième conférence des parties à la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP 26). Le document établit pour la première fois que le rôle des activités humaines dans le réchauffement climatique est « sans équivoque » – le GIEC le considérait seulement comme « extrêmement probable » dans son précédent rapport de 2013. Il constate une augmentation de la température à la surface du globe de 1,1 0C sur la dernière décennie par rapport à 1850, soit le rythme de progression le plus élevé depuis deux mille ans. Les terres se réchauffent plus vite que les océans et les pôles plus vite que les tropiques. Le rapport évoque les conséquences de ce réchauffement que sont l’accélération de la fonte des glaciers et des calottes glaciaires, la montée du niveau des eaux, la désoxygénation et l’acidification des océans, ainsi que l’augmentation du nombre des événements extrêmes comme les canicules, les inondations, les cyclones tropicaux ou les sécheresses. Il prévient que la plupart de ces changements sont irréversibles. Le GIEC estime que le seuil des 1,5 0C de réchauffement sera atteint vers 2040. Dans le scénario le plus optimiste en matière d’émission de gaz à effet de serre, qui prévoit le respect d’une neutralité carbone en 2050, ce réchauffement se limiterait à 1,4 0C à la fin du xxie siècle ; dans le pire des scénarios, il atteindrait 4,4 0C. Le GIEC met enfin en garde contre les risques d’emballement de certains phénomènes qu’entraînerait le franchissement de seuils critiques. Le secrétaire général de l’ONU António Guterres qualifie ce rapport de « code rouge pour l’humanité ». Les deuxième et troisième volets du rapport, relatifs à la vulnérabilité des sociétés et aux solutions pour réduire les gaz à effet de serre, doivent paraître en février et mars 2022, avant une synthèse attendue en septembre de la même année. Les catastrophes naturelles qui se produisent au cours de l’été illustrent les conclusions du rapport : précipitations records en Inde, en Chine et au Japon, pics de chaleur exceptionnels au Canada, dans l’Ouest américain, en Espagne et au Maroc, inondations meurtrières en Allemagne et en Belgique, « mégafeux » en Sibérie, en Californie, en Grèce, en Turquie, en Algérie, en Tunisie, en Italie et sur la côte nord-est de l’Adriatique.