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9 avril-1er mai 1984

Liban. Formation d'un gouvernement d'union nationale par Rachid Karamé

Le 9, le haut comité politique et militaire mis en place à la fin de mars par la conférence de Lausanne entérine un « plan de pacification » pour Beyrouth, sa banlieue sud et la montagne. Celui-ci prévoit le désengagement des forces le long de la ligne de front et l'établissement d'une zone tampon entre les milices adverses ; à l'intérieur de cette zone, mille deux cents policiers libanais doivent s'installer. Le cessez-le-feu prévu par la conférence de Lausanne n'est toujours pas entré en vigueur.

Le 19, la rencontre à Damas entre les présidents Assad et Gemayel, la deuxième en moins de deux mois, débloque la situation : le désengagement des forces commence le même jour alors qu'un cessez-le-feu est à peu près respecté le long de la ligne de front depuis le 15.

Le 26, le président Gemayel charge Rachid Karamé de former un gouvernement d'union nationale pour succéder au cabinet de Chafik el-Wazzan dont le chef de l'État avait accepté la démission le 5 février. Rachid Karamé, musulman sunnite de soixante-deux ans proche de Damas, devient ainsi Premier ministre pour la dixième fois depuis 1955. Selon les accords auxquels sont parvenus le président Gemayel et les chefs de l'opposition, grâce à l'entremise du président syrien Hafez el-Hassad, c'est un gouvernement de vingt-six membres, avec autant de chrétiens que de musulmans et auquel les chefs des quatre grands courants politiques qui disposent de milices participeraient personnellement, qui devrait être formé.

Le 31, Rachid Karamé annonce la constitution d'un gouvernement de dix membres auquel participent Camille Chamoun (Front libanais) et Pierre Gemayel, fondateur du parti phalangiste, tous deux chrétiens maronites, ainsi que Nabih Berri, musulman chiite, chef du mouvement Amal, et Walid Joumblatt, musulman, chef des Druzes. Rachid Karamé a préféré former ce cabinet à petit effectif pour éviter de trop longues tractations. Mais Nabih Berri, estimant que l'accord de Damas n'est pas respecté, refuse le poste qui lui a été attribué.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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