9 décembre 1986-1er janvier 1987
Chine. Manifestations des étudiants en faveur de la démocratie
Le 9, plusieurs milliers d'étudiants manifestent, à Hefei, en brandissant des banderoles et en scandant des slogans, pour demander plus de démocratie dans le choix des représentants aux assemblées populaires provinciales. Il faut remonter près de dix ans en arrière, au « printemps de Pékin » de 1978-1979, pour retrouver un mouvement populaire sur ce thème.
Le 19, environ trois mille étudiants de Shanghai défilent dans les rues, réclamant réforme de l'enseignement, liberté et démocratie, alors que des mouvements analogues ont lieu dans d'autres villes universitaires : aucun incident avec la police n'est signalé.
Le 22, devant la persistance de ces manifestations, les autorités réagissent, de manière modérée, en dénonçant la présence parmi les étudiants d'auteurs d'actions illégales.
Le 23, le mouvement gagne la capitale : plusieurs milliers d'étudiants expriment leur solidarité avec les manifestants des autres villes aux cris de vive la « démocratie » ! et « la liberté » ! La police, présente sur les lieux, n'intervient pas.
Le 26, les municipalités de Pékin et de Shanghai restreignent le droit de manifestation. Ces mesures sont présentées par le vice-ministre de la Propagande du parti, Wang Daming, qui cite le philosophe anglais John Locke, pour qui démocratie et droit vont de pair.
Le 29, à Pékin, après que de nouveaux défilés ont bravé l'interdiction des autorités, le Parti communiste lance une ferme mise en garde aux contestataires.
Le 30, la police enferme dans l'université de Pékin les étudiants qui voulaient renouveler leurs manifestations. Des cris de « à bas la dictature » saluent les policiers.
Le 1er janvier, environ trois mille étudiants se rassemblent sur la place Tienanmen de Pékin en criant « vive la réforme ». Des manifestants arrêtés par la police sont relâchés le soir, alors que de nouvelles manifestations ont lieu.
