9 mars 1989
Roumanie. Condamnation de la Roumanie par la Commission des droits de l'homme de l'O.N.U
À Genève, la Commission des droits de l'homme de l'O.N.U. adopte une résolution condamnant les « graves violations des droits de l'homme et des libertés fondamentales » en Roumanie. Un rapporteur spécial est chargé de se rendre sur place pour enquêter sur le plan de « systématisation » du territoire, consistant à regrouper dans des centres agro-industriels les habitants de huit mille villages voués à la destruction, ainsi que sur le sort de la minorité hongroise de Transylvanie, dont de plus en plus de membres se réfugient en Hongrie, et sur celui d'une population vivant sous la contrainte d'une redoutable police d'État dans la pénurie forcée. Si ce texte reflète l'expression d'une prise de conscience – tardive, pour certains – de la communauté occidentale, il marque également l'isolement croissant du régime de Nicolae Ceauşescu au sein même des pays de l'Est, puisque l'U.R.S.S. et l'Ukraine, ainsi que la Bulgarie et l'Allemagne de l'Est, seules représentées à la Commission, se sont abstenues, et que l'initiative était coparrainée par la Hongrie.