THOMAS D'AQUIN saint (1224 ou 1225-1274)
Articles
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INFINI, philosophie
- Écrit par Emmanuel LÉVINAS
- 6 354 mots
...749), « le Divin est infini et inconcevable », et « la seule chose qu'on puisse concevoir de Dieu, c'est son infinité et son inconcevabilité ». Pour saint Thomas d'Aquin (1225-1274), l'infini est attribué à Dieu dans la mesure où la matière et la puissance ne limitent pas sa forme. La notion de l'infini... -
INTELLECT & INTELLIGIBLES
- Écrit par Édouard-Henri WÉBER
- 1 712 mots
Du latin intellectus (le terme grec correspondant est nous), l'intellect est le principe de la pensée sous sa forme la plus haute ; à l'époque moderne lui correspondent des termes aux nuances particulières : intelligence, raison, esprit ; au xviie siècle : entendement...
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JUSTICE DISTRIBUTIVE
- Écrit par Jean GAUDEMET
- 809 mots
Cette justice ne consiste pas à « récompenser les bons et punir les méchants ». La notion fait intervenir l'idée d'une inégalité ou, plus exactement, d'une proportionnalité dans la « distribution » des biens, des récompenses ou des honneurs qui tient compte de la valeur de chacun. Particulièrement...
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LÉGITIMITÉ
- Écrit par Paul BASTID
- 4 470 mots
- 1 média
...utilisée par le pouvoir civil, par les légistes de l'empereur et par ceux du roi de France. Au contraire, la doctrine de l'Église s'est montrée plus nuancée. Ce qui vient de Dieu, d'après saint Thomas, c'est le pouvoir pris en soi, le rapport abstrait de quelqu'un qui gouverne à quelqu'un qui est gouverné.... -
LOGIQUE
- Écrit par Robert BLANCHÉ et Jan SEBESTIK
- 12 972 mots
- 3 médias
...les moderni. Les premiers, attachés à la tradition, sont les grands docteurs qui intègrent la logique à ce système philosophico-théologique où Thomas d'Aquin accommode la philosophie d'Aristote à l'exposé des dogmes chrétiens. Plus hardis, les autres reprennent, sous l'impulsion de Guillaume... -
MATIÈRE
- Écrit par Jacques GUILLERME et Hélène VÉRIN
- 10 696 mots
- 1 média
Les doutes, les questions sur la nature des espèces n'en furent pas pour autant épuisés. Perfectionné par Thomas d'Aquin, l' hylémorphisme devait être, pour longtemps, la solution la plus commode, la plus assurée, aux antagonismes de la physique et de la théologie. Tout corps, dans... -
MÉTAPHYSIQUE
- Écrit par Ferdinand ALQUIÉ
- 9 395 mots
- 1 média
Pourtant, les philosophes du Moyen Âge sont loin d'accueillir unanimement la preuve ontologique : en particulier, l'argument de saint Anselme est rejeté par saint Thomas. Par la preuve ontologique, en effet, l'esprit humain semble s'installer d'emblée dans l'être, se passant non seulement du recours... -
MORT - Les interrogations philosophiques
- Écrit par René HABACHI
- 7 550 mots
Point de rencontre des pensées biblique, gréco-arabe et chrétienne, Thomas d'Aquin, après son maître Albert le Grand, s'insère résolument dans le courant aristotélicien, dont la refonte cependant sera fondamentale. Son Dieu est le Dieu de l'Être et non de l'Intelligence. Il ne peut donc accepter qu'un... -
MOYEN ÂGE - La littérature latine savante
- Écrit par Alain MICHEL
- 3 264 mots
Avant Duns Scot, et, au xive siècle, Maître Eckhart et Guillaume d'Occam, il y a saint Thomas d'Aquin et saint Bonaventure, les deux Italiens qui prennent la Sorbonne d'assaut vers 1257. Rappelons seulement que Bonaventure reprend la tradition de l'exemplarisme platonicien et Thomas celle... -
MOYEN ÂGE - La pensée médiévale
- Écrit par Alain de LIBERA
- 22 212 mots
L'examen de l'Expositio super Ioannem de Thomas d'Aquin et de sa Catena aurea sur Jean montre que non seulement chaque ponctuation est une interprétation théologique, mais qu'une même ponctuation peut engendrer des interprétations distinctes. Quod factum est in ipso/vita erat est partagée... -
NOMS & ATTRIBUTS DIVINS
- Écrit par Lucien JERPHAGNON
- 427 mots
Le problème des noms divins dans la pensée chrétienne revient à poser la question suivante : comment concevoir que s'appliquent à l'absolue simplicité de Dieu, découlant de sa définition, les perfections multiples qu'on lui attribue en vue d'expliciter, à l'usage de l'homme, son essence, ainsi que...
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ORTHODOXE ÉGLISE
- Écrit par Olivier CLÉMENT , Bernard DUPUY et Jean GOUILLARD
- 23 362 mots
- 1 média
...chrétien, sans ignorer cette expérience, ne lui a pas donné une expression aussi explicite, faute, peut-être, d'une pneumatologie suffisamment développée. Thomas d'Aquin voit surtout dans la déification une métaphore et insiste sur la grâce comme « effet créé » : structure caritative, explorée dans son inscription... -
PÉCHÉ ORIGINEL
- Écrit par André-Marie DUBARLE et André DUMAS
- 6 954 mots
- 2 médias
Saint Thomas d'Aquin (1226-1274), qui recueille la conception augustinienne du péché originel, devenue traditionnelle, est aussi un adepte de la philosophie d'Aristote. Il a donc une vue nouvelle de la nature humaine ; en particulier, il partage l'idée que la volonté ne possède qu'un pouvoir... -
PROSTITUTION AU MOYEN ÂGE
- Écrit par Amélie MAUGÈRE
- 2 345 mots
- 2 médias
...de la prostitution s’assouplit progressivement : les églises acceptent les aumônes des prostituées car leur activité est avant tout un métier et, selon Thomas d’Aquin (1224 ou 1225-1274), l’activité sexuelle rémunérée est une pratique moins infamante que la fornication libre, fruit de la spontanéité des... -
ROGER MARSTON (mort en 1303)
- Écrit par Denis COUTAGNE
- 411 mots
Franciscain, disciple de saint Bonaventure et de Jean Peckham, farouche défenseur de l'augustinisme contre saint Thomas d'Aquin. Roger Marston fit ses études à Paris, en 1270 environ, et enseigna à Oxford, puis à Cambridge. De 1292 à 1298, il fut ministre de la province franciscaine d'Angleterre....
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SIGER DE BRABANT (entre 1235 et 1240-entre 1281 et 1284)
- Écrit par Édouard-Henri WÉBER
- 347 mots
Maître de la faculté des arts (lettres et philosophie) de Paris dans la seconde moitié du xiiie siècle. Né en Brabant (wallon sans doute), il devient chanoine de Saint-Paul à Liège. Après avoir étudié dès 1255 à Paris, où il obtient la maîtrise vers 1260-1265, Siger domine le groupe des aristotélisants...
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SOMME THÉOLOGIQUE
- Écrit par Gilbert GIANNONI
- 988 mots
Au cœur du Moyen Âge latin, la somme théologique marque le triomphe de l'esprit de synthèse pour l'exploration organique des propositions de la foi. Cette confiance traduit une nouvelle vision du monde (ordinata collectio creaturarum) selon laquelle l'harmonie, l'ordre scellent les...
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SPIRITUALISME
- Écrit par Dominique JANICAUD
- 2 195 mots
...spiritualisme moderne devrait se reconnaître plus facilement dans la scolastique que dans les synthèses théologiques antérieures, encore trop platonisantes. Le thomiste, comme le spiritualiste, se veut à la fois réaliste et ouvert à la dimension surnaturelle : ils considèrent tous deux que le cogito cartésien... -
SUBSTANCE
- Écrit par Robert MISRAHI
- 5 341 mots
C'est le Moyen Âge, trahissant Aristote, qui allait faire de la théorie de la substance une dogmatique et une piété. On le voit particulièrement bien chez Thomas d'Aquin (même s'il eût été utile de se référer à Avicenne et à Averroès, à Suarez et à Siger de Brabant). Pour... -
SUPERSTITION
- Écrit par Sylvain MATTON
- 5 356 mots
- 1 média
...retrouvera jusque dans le Traité des superstitions (1679) de J. B. Thiers et dans le De atheismo et superstitione (1737) de J. F. Buddeus. Saint Thomas d'Aquin le reprit, mais avec une certaine réserve dans la mesure où, selon lui, la religion et la superstition doivent s'opposer sur un même...