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Art et croyances sur les routes de la soie

Apparu dans la vallée du Gange, le bouddhisme gagne, au IIIe siècle avant notre ère, le royaume de Gandhara, dans la haute vallée de l'Indus, où les influences perse, grecque et indienne se mêlent. Les bouddhas du Gandhara ont ainsi des visages d'Apollon et sont vêtus de toges.
Avec la diffusion du bouddhisme en Chine, au IIe siècle avant notre ère, cet art se répand dans les cités des oasis sur la Route de la soie, intégrant au fur et à mesure de nouvelles influences. Plus on va vers l'est, plus les visages du Bouddha prennent une forme abstraite, détachée de l'humanité.
Sur la Route de la soie voyageaient de nombreux pèlerins chinois partis en quête de livres sacrés du bouddhisme, conservés en Inde.
Le plus célèbre d'entre eux est le moine Xuanzang, qui accomplit au VIIe siècle de notre ère un périple de quatorze ans en Inde, avec trois disciples, représentés ici sous les traits d'animaux.
L'Islam voyagea aussi le long de la Route de la soie et se propagea jusqu'en Chine. Toutefois, la mosquée de Pékin, orientée comme il se doit vers La Mecque, ressemble à s'y méprendre à un temple chinois.
Le savant Rashid al-Din illustre bien la synthèse culturelle des peuples de la Route de la soie. Son monumental « Recueil des chroniques » renferme des influences asiatique, européenne et musulmane. Sur cette illustration du mythe de Jonas, présent dans les trois grandes religions monothéistes, on peut remarquer que les vagues et le poisson sont d'inspiration chinoise et persane.