Camps de concentration et d'extermination
Le système concentrationnaire nazi est mis en place immédiatement après l'arrivée au pouvoir de Hitler, avec l'ouverture officielle du premier camp, à Dachau, le 22 mars 1933, qui prend le relais des camps « sauvages » organisés par les SA. Instrument de répression politique contrôlé par la SS, le Konzentrationslager (KZ ou KL) destine tous les ennemis désignés par le pouvoir à un régime d'enfermement définitif et de « rééducation par le travail ». Sont ainsi retranchés de la communauté nationale (Volksgemeinschaft) tous les opposants politiques ou religieux (communistes, sociaux-démocrates, libéraux, chrétiens, témoins de Jéhovah), et, au-delà, les groupes considérés comme nuisibles par l'idéologie nazie (Juifs après la Nuit de cristal, Tziganes, homosexuels, condamnés de droit commun, « asociaux », mendiants et vagabonds).
En 1939, les camps de concentration sont au nombre de huit : Dachau, Oranienburg, Sachsenhausen, Buchenwald, Flossenbürg, Mauthausen, Ravensbrück, Stutthof. Le déclenchement de la guerre provoque leur multiplication à l'intérieur du Reich, érigeant le système en une véritable économie parallèle. L'afflux de détenus arrêtés dans toute l'Europe (résistants, prisonniers soviétiques s'ajoutant aux groupes déjà cités) fournit aux camps, subdivisés et diversifiés en d'innombrables kommandos, un matériel humain exploité jusqu'à l'épuisement par l'industrie de guerre ou utilisé comme cobaye par les départements de recherche scientifique militaires ou universitaires.
L'extermination des Juifs d'Europe par les nazis a exclu d'emblée le maintien de cette logique économique. Sur les huit camps d'extermination mis en place à partir de la fin de 1941, respectivement sur les territoires du Reich (Chelmno, Auschwitz-Birkenau), du gouvernement général de Pologne (Treblinka, Sobibor, Maïdanek, Belzec), de Lettonie (Jungfernhof) et de Biélorussie (Maly-Trostinec), seuls Auschwitz et Maïdanek comportaient un camp de concentration et ses unités de production.
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