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Expansion mongole

Le vaste Empire mongol créé en quelques décennies par Gengis khan émerge dans une Asie où prolifèrent déjà, au XIIe siècle, d'autres empires fondés par des peuples nomades.
Quand Temüdjin naît vers 1167 à Dülün-Boldak au sein d'une des tribus mongoles, les Borjigin, celles-ci sont encore désunies. D'abord vassal du chef des Kereit, Toghril, Temüdjin accumule prestige, richesse et hommes grâce à de fructueuses razzias ; des clans entiers le rejoignent, lui permettant de renverser son ancien protecteur. En 1206, une diète de chefs mongols le proclame khan universel, ou Gengis khan. Sa puissance nouvelle lui rallie, plus ou moins pacifiquement, d'autres peuples turco-mongols des steppes dans les années qui suivent.
Grâce à cette unification inédite de tribus, il peut lancer de longues expéditions de pillages auprès de ses riches voisins, notamment en Chine du Nord. Ses capacités militaires, la mise en place d'une armée permanente, l'usage systématique de la terreur et l'absence de sectarisme religieux lui permettent d'éliminer ou de soumettre les autres empires nomades asiatiques, dont le très puissant empire du Kharezm, ou d'envoyer ses lieutenants Djebe et Subötei en expédition dans les plaines de la Russie méridionale.
À sa mort en 1227, Gengis khan laisse un Empire immense et suffisamment solide pour lui survivre. Ses héritiers, qui se partagent les zones d'opérations militaires, poursuivent l'œuvre d'expansion pendant un siècle, par exemple Kubilaï en Chine du Sud et en Asie du Sud-Est. Ce dernier connaît cependant un échec au Japon. L'unité de cet Empire est garantie par l'existence d'un grand khan, chef suprême, d'une capitale, Karakorum, fondée en 1235 au cœur du noyau mongol originel, et d'un système très perfectionné de postes militaires.
Mais bientôt la division entre les branches héritières de Gengis khan et l'intégration des populations mongoles au sein des territoires et des cultures soumises font réapparaître les anciennes entités étatiques : la Chine autour de la dynastie Yuan, la Perse autour de la dynastie des Ilkhans. Les branches de l'Empire démembré s'affaibliront et disparaîtront les unes après les autres, jusqu'à la fin de la Horde d'or au XVIe siècle.
Auteur : Vincent Gourdon