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Formes d'expression de l'art viking

L'art viking est caractérisé par ses motifs animaliers. La " bête agrippeuse ", sorte de petit félin dont les pattes griffues s'accrochent au cadre ou à d'autres animaux, est un thème récurrent de toute la période viking. Cette pièce appartient à un harnais en bronze datant du IXe siècle, trouvé dans la tombe de Broa.
La bête se retrouve sur cette fibule de la fin du IXe siècle, provenant du tumulus de Borre, où apparaissent figures géométriques et décors végétaux.
Sur cette hache trouvée dans une sépulture de Mammen, dans le Jutland, le décor végétal acquiert une plus grande importance, l'artiste privilégie le mouvement sur la symétrie. Ces évolutions stylistiques de la fin du Xe siècle témoignent des influences venues d'Angleterre et d'Allemagne.
Aux X et XIe siècles, les pierres runiques se multiplient. Souvent, les runes s'inscrivent dans le corps d'un grand serpent qui entoure un dessin, motif central de la pierre.
Ces pierres commémorent une expédition, honorent un défunt, célèbrent un guerrier. Dès le XIe siècle, l'influence chrétienne est visible, et la croix côtoie alors les serpents.
Les runes constituaient bien une écriture organisée comme un alphabet, mais la société viking ne fut pas une civilisation de l'écrit.
Peu de sculptures sur bois ont résisté au temps. Le mobilier sculpté de la riche sépulture d'Oseberg, datant de 840, nous a laissé cependant quelques pièces maîtresses de l'art viking, comme cette tête d'animal. Sur toute la tête et le cou, on distingue des bêtes s'accrochant les unes aux autres dans un mouvement incessant et continu.
Sur les planches sculptées de l'église d'Urnes, la plus ancienne église en bois de Norvège occidentale, datant de la fin du XIe siècle, on retrouve le motif central de la " bête ", représentée avec élégance et sobriété, ondulant dans une succession d'entrelacs et de boucles. C'est une des dernières expressions du style animalier scandinave et de l'art viking.