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Front populaire, 1936

En 1934, le Parti communiste français, dirigé par Maurice Thorez, change de stratégie. À la suite de la violente manifestation des ligues, le 6 février 1934, la gauche française identifie les anciens combattants Croix-de-Feu du colonel de La Rocque au fascisme, et se mobilise. Poing levé, socialistes et communistes réclament une alliance antifasciste. Celle-ci se met progressivement en place, avec les radicaux, sous la forme d'un Front populaire, qui accède au pouvoir à l'issue des élections du 26 avril et du 3 mai 1936. Pour la première fois de leur histoire, les socialistes, emmenés par Léon Blum, dirigent un gouvernement. L'espoir suscité chez les ouvriers est immense. Dès le 11 mai éclate la plus grande vague de grèves que la France ait connue. Pendant trois semaines, le pays est paralysé. Les ouvriers occupent les usines, dans lesquelles la vie s'organise. L'atmosphère est à la fête. La philosophe Simone Weil parle alors des " grèves de la joie ". Les réformes sociales, entérinées par les accords Matignon, signés le 7 juin 1936, concrétiseront cet enthousiasme ouvrier.