Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

La coca

Les Conventions internationales contre les stupéfiants (1961 et 1988) permettent, durant une période transitoire, l'usage de la feuille de coca par les Indiens de Bolivie et du Pérou. Dans chacun de ces pays, une dizaine de milliers d'hectares sont cultivés dans ce but.
Cette plante contribue à l'adaptation de l'homme à la grande altitude. Riche en vitamines et sels minéraux, elle est «mâchée» par les paysans et les mineurs pour pallier des insuffisances alimentaires et stimuler l'effort.
Elle est également une composante de la médecine naturelle andine. Elle est enfin au cœur de la religion animiste des Indiens Quechuas et Aymaras : c'est par son intermédiaire qu'ils s'adressent à la terre-mère (Pachamama) ou à l'esprit des montagnes (Apu) qui veillent sur eux. On lit également l'avenir dans la disposition de feuilles lancées sur le sol.
Ce rôle de la feuille de coca explique la résistance aux campagnes d'éradication menées sous la pression des États-Unis. En Bolivie, le leader des syndicats de cocaleros, Evo Morales, avec près de 21 p. 100 des suffrages, est arrivé en deuxième position lors du premier tour de l'élection présidentielle d'août 2002. Au début du XXe siècle a existé en Occident une vogue des produits dérivés de la coca, en particulier le vin Mariani qui, une fois décocaïnisé, est devenu le Coca-Cola. Des O.N.G. voudraient recommercialiser aujourd'hui thé, dentifrice, onguents utilisant les propriétés de la plante. Mais il faudrait pour ce faire une modification de la législation internationale.