Encyclopædia Universalis France
Le légionnaire, fantassin lourd, fut l'acteur principal de la conquête romaine.
Citoyen-soldat, son équipement, sous la République, se compose d'un bouclier ovale, clipeus, d'un casque conique avec protège-joues et cimier, d'une cotte de maille reprise des Gaulois, d'un glaive, gladius, de type espagnol, et du javelot, pilum, hérité des Étrusques.
Au cours du Ier siècle, l'armée de métier adopte le bouclier concave, l'armure segmentée et le casque avec protège-nuque, un équipement rendu célèbre par la colonne Trajane.
Mais la cotte de maille est conservée par les troupes auxiliaires, qui portent le bouclier rond, parma. Les armures d'écailles, lorica squamata, venues d'Orient, sont aussi usitées.
La cuirasse, elle, est réservée aux gradés, ou encore à la garde prétorienne, unité d'élite chargée de la protection de l'empereur à Rome.
Dans cette organisation, la cavalerie joue un rôle secondaire.
Ces légions disciplinées, avec des ingénieurs capables de construire catapultes et ponts de bateaux, sont une force redoutable pour le combat en ligne et la guerre de siège.
Pour assurer leur communication et leur ravitaillement, elles construiront un immense réseau de voies à travers tout l'Empire, et réaliseront aussi la ligne de forts sur le limes, la frontière face aux barbares.
Marc Aurèle, qui fit campagne aux frontières durant tout son règne, disposait de 33 légions de 5 000 hommes chacune, appuyées par environ 200 000 soldats non citoyens, recrutés comme auxiliaires.
Mais, au IIIe siècle, la multiplication des attaques de peuples cavaliers, Germains en Europe et Perses en Orient, souligne les faiblesses de la légion.
La cavalerie devient le fer de lance de l'armée. En Orient, l'empereur Galère est entouré non plus de légionnaires mais de cavaliers lourdement armés, portant des dragons-étendards, à l'instar des Perses.
Et ce sont également des cavaliers lourds qui sont précipités, avec leur empereur Maxence, dans le Tibre, en 312, à la bataille du pont Milvius.