Les grands dieux aztèques
Principales divinités aztèques, avec leurs fonctions et leurs attributs distinctifs.
Centeotl
Dieu du maïs, du jeune épi, associé au cycle de la végétation. Le maïs constitue la base de l'alimentation des Indiens dans toute l'Amérique centrale. Parmi les nombreux dieux responsables de la fertilité et de la fécondité, Centeotl occupait une place centrale dans tous les rites agricoles.
Centzontotochtin
Dieux de l'ivresse, « les quatre cents lapins ». Ce sont les dieux du pulque, la boisson alcoolique fermentée obtenue à partir de la sève du maguey (agave). Il y avait autant de formes d'ivresse que de dieux du pulque, c'est-à-dire une infinité (le nombre 400 symbolisant une multiplicité indéfinie). Un proverbe aztèque dit : « À chacun son lapin», car, lorsque les hommes boivent, « certains pleurent, d'autres crient, d'autres rient, d'autres frappent ceux qu'ils rencontrent » (rapporté par le chroniqueur Sahagún). Le lapin était aussi symbole de fécondité, en relation avec le cycle lunaire.
Chalchiuhtlicue
Compagne de Tlaloc, « celle qui a une jupe de pierre verte », ou « celle qui a une jupe de jade » est tout comme lui déesse de l'eau, de la végétation, protectrice des lacs et des rivières. C'est l'une des figures féminines liées à la fécondité.
Huitzilopochtli
Divinité solaire et guerrière, Huitzilopochtli est le dieu tutélaire des Aztèques, celui qui guida leur migration vers le sud. Son nom, littéralement « colibri de gauche », signifie « le guerrier du Sud », le colibri réincarnant l'âme les guerriers morts au combat ou sacrifiés, et le Sud étant considéré dans la cosmologie aztèque comme la partie gauche du monde, royaume du Soleil à son zénith. À l'origine représenté par une boule de plumes, il a pris un aspect humain par imitation des anciens dieux agraires.
Huitzilopochtli naquit tout armé du ventre de sa mère Coatlicue « celle qui a une jupe de serpents », et tua ses frères et sa sœur pour devenir le Soleil. Sa victoire symbolise la prééminence de la lumière sur les ténèbres, mais surtout la suprématie des Aztèques nouveaux venus sur les anciens occupants du plateau central.
Mixcoatl
« Serpent de nuages », dieu de la Voie lactée et dieu de la chasse, parfois représenté sous la forme d'un cervidé. Dieu révéré par les tribus nomades venues du nord, dont la survie dépendait étroitement du gibier capturé. Le culte de Mixcoatl, souvenir de cette période nordique, donnait lieu dans les principales villes du plateau central à des battues cérémonielles.
Mictlantecuhtli
Dieu des morts, seigneur du Mictlán, le séjour de la plupart des morts. Le commun des mortels devaient se rendre dans les terres obscures du Mictlán, situées au nord. Ce n'est qu'au terme d'un long et périlleux voyage que l'âme du défunt, aidée par les sacrifices de ses proches, prenait place parmi les morts, dans le dernier cercle du Mictlán, son ultime demeure.
Quetzalcóatl
À l'origine, Quetzalcoatl, « serpent de plumes précieuses », est une divinité de la végétation. À Teotihuacán, il est représenté sous sa forme primitive de serpent, et apparaît comme un dieu de l'eau et de la fécondité végétale. Dans les traditions écrites, nous retrouvons Quetzalcóatl en dieu civilisateur, d'apparence humaine. Il est présenté comme un héros inventeur des arts et des techniques et surtout comme le dernier roi-prêtre de Tula. Il sacrifiait des papillons et des oiseaux et offrait son propre sang aux dieux. Chassé de son royaume, Quetzalcoatl s'immola et se métamorphosa en étoile (la planète Vénus). C'est sous cette forme que Quetzalcoatl, ancienne divinité chthonienne, fut annexé par les cultes célestes apportés par les Nahua.
Tezcatlipoca
« Miroir fumant », dieu de la grande ourse, dieu nocturne et inquiétant qui devint, à Tenochtitlán, le dieu des sorciers. Divinité toltèque, à l'origine purement stellaire, il fut progressivement associé au jaguar. Le ciel nocturne pouvait évoquer le pelage ocellé du félin. Le jaguar est une très ancienne divinité olmèque liée à l'intérieur de la terre, et Tezcatlipoca ne fit bientôt plus qu'un avec le dieu Tepeyollotl, « le cœur de la montagne », divinité féline des plus archaïques.
Tlaloc
Dieu de l'eau et de la pluie, il habite au sommet des montagnes, où il amoncelle les nuages porteurs des pluies fécondantes. Dieu suprême des paysans, il est associé à l'Est et à la fécondité végétale. Sur le plateau central, il fédère de multiples dieux des montagnes appelés Tlaloque. Son étonnant « visage » agglomère différents glyphes : ceux de l'eau et du feu (yeux et sourcils) et ceux de la montagne et de la pluie (bouche). Il s'agit vraisemblablement d'un dieu très ancien, dérivé du dieu jaguar olmèque.
Xipe Totec
Ancien dieu du plateau central adopté par les Aztèques, Xipe Totec, « notre seigneur l'écorché », est un dieu de la fertilité. À l'approche du printemps, au cours du mois Tlacaxipehualiztli, de grands sacrifices humains étaient organisés ainsi que des combats entre des soldats d'élite afin de reproduire le geste initial de Xipe Totec, qui offrit son propre sang pour la régénération de la nature. Les victimes étaient sacrifiées puis écorchées. Prêtres et guerriers paradaient plusieurs jours revêtus de leur peau. Telle une pluie fécondante, le sang des sacrifiés permettait ainsi la régénération de la nature. Xipe Totec est également le dieu des orfèvres.
Xiuhtecuhtli
Dieu du feu cosmique, il est le protecteur de l'année solaire. À l'époque aztèque, il est connu sous le nom de « seigneur de turquoise », mais les paysans continuaient à le révérer sous le nom de Ueueteotl, « le vieux dieu », représenté ridé et édenté. Il s'agit d'une divinité plutôt polymorphe liée à tous les aspects du feu et de la chaleur. Il est très souvent associé à Tlaloc pour exprimer le binôme « eau-feu », expression symbolique de la guerre sacrée et du sacrifice humain. Comme ce denier, il a certainement une relation ancienne avec le jaguar olmèque.
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