L'Europe et le monde en 1914
À la veille de la Première Guerre mondiale, les grandes puissances européennes dominent le monde au travers de leurs empires coloniaux et de leur puissance industrielle et financière.
En Afrique, elles s'installent, en à peine vingt ans, jusqu'au cœur du continent. Dans cette course aux nouveaux territoires, Britanniques et Français se taillent la part du lion, occupant la quasi-totalité de l'Afrique de l'Est et un domaine plus compact en Afrique de l'Ouest. En comparaison, la Belgique, l'Allemagne, l'Italie et le Portugal ne contrôlent que des enclaves.
Un tel déséquilibre alimente naturellement de dangereuses frustrations et multiplie les zones de tensions. Ainsi, l'Allemagne, entrée tardivement dans la course, se heurte aux intérêts britanniques en Afrique australe et orientale, puis s'oppose aux entreprises de la France au Maroc, lors des crises de Tanger, en 1905, et d'Agadir, en 1911.
En Asie, où plus de la moitié du continent est colonisée par les puissances européennes, le Royaume-Uni devance les Pays-Bas, la France et l'Allemagne.
Partout ailleurs dans le monde, à l'exception des États-Unis et du Japon, les pays indépendants subissent la très forte emprise commerciale ou financière des Européens. La Chine, les États d'Amérique latine et même les empires ottoman et russe sont contraints de s'ouvrir au commerce et aux capitaux étrangers, de limiter leurs droits de douane, de concéder des territoires à bail à des compagnies étrangères. Le monde non colonisé est ainsi le terrain d'une guerre commerciale entre puissances impérialistes, découpé en autant de « chasses gardées » pour leurs investissements.
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