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À chaque fois, les supputations vont bon train pour tenter de deviner l'identité de la personnalité qui connaîtra l'honneur d'embraser la vasque olympique. La cérémonie d'ouverture des jeux Olympiques d'Atlanta, en 1996, n'échappe pas à la règle, mais jamais sans doute l'émotion ne fut aussi palpable. En effet, après que la nageuse Janet Evans a gravi les marches conduisant à la vasque, le stade olympique est plongé dans l'obscurité, puis une majestueuse silhouette semble sortir des ténèbres. Oui, c'est bien Muhammad Ali qui brandit la torche. Chacun, dans le stade ou devant son écran de télévision, comprend l'importance du moment : l'Amérique se réconcilie tout simplement avec elle-même, tournant le dos à un passé récent peu glorieux. La justice avait condamné Muhammad Ali en 1967 pour avoir refusé d'aller faire la « guerre des Blancs » au Vietnam ; une grande partie de l'opinion publique bien-pensante des années 1960-1970 l'avait honni pour ses prises de position en faveur de la cause des Noirs. Dans la ville du pasteur Martin Luther King, « The Greatest » reçoit désormais l'hommage de tout un pays qui fait acte de repentance. Voici sans doute une belle image de l'idéal olympique.