Plasmodium : cycle de développement
Cycle de développement d'un Plasmodium. Chez l'homme, la reproduction asexuée ou schizogonie se déroule en deux phases : lors de la piqûre, l'anophèle femelle inocule, avec sa salive, des sporozoïtes qui quittent rapidement le sang et pénètrent chacun (a) dans une cellule du foie. Ils se divisent par scissiparité, formant des « corps bleus » (b) contenant de nombreux schizontes non pigmentés. Parvenu à maturité, le corps bleu éclate, libérant des mérozoïtes (c) qui passent dans le sang. Certains schizontes intrahépatiques demeurent en sommeil (hypnozoïtes) et seront à l'origine des rechutes. Chaque mérozoïte pénètre dans un globule rouge (d), s'arrondit, prenant souvent l'aspect d'une bague à chaton (e), et devient un trophozoïte (f) qui se nourrit de l'hémoglobine et la transforme en un pigment, l'hémozoïne. À la fin de sa croissance, il est devenu un schizonte pigmenté, lequel se divise et prend l'aspect d'un corps en rosace (g) formé d'un nombre variable de mérozoïtes (de 10 à 20) avec les grains de pigment rassemblés au centre de la rosace. À maturité, le globule rouge éclate en libérant les mérozoïtes dont chacun va parasiter une hématie saine tandis que le pigment toxique se déverse dans le sang. L'éclatement des rosaces se fait de façon synchrone et déclenche l'accès dont la périodicité varie. La durée du cycle sanguin est de 48 heures pour P. falciparum, P. vivax et P. ovale (donc deux accès sont séparés par 24 heures d'apyrexie, rythme à 3 temps, d'où le nom de fièvre tierce) ou de 72 heures pour P. malariae (donc deux accès sont séparés par 48 heures, rythme à 4 temps, d'où le nom de fièvre quarte). Au bout de quelques semaines, certains schizontes vont se transformer en cellules sexuées mâles ou femelles, les gamétocytes (i). Ces éléments n'évolueront plus, mais ils persisteront dans le sang de l'homme qui est alors le « réservoir de virus » du paludisme. Avec P. falciparum, et lui seul, toute la fin de la schizogonie se fait dans les capillaires profonds, ce qui ralentit la circulation, d'où asphyxie puis mort des cellules, en particulier cérébrales qui sont les plus sensibles à la privation d'oxygène : c'est la cause de la fièvre tierce maligne ou encéphalite palustre, forme mortelle de la malaria, responsable de la totalité des décès. Chez le moustique anophèle a lieu la reproduction sexuée ou sporogonie. L'anophèle prélève le sang, et les parasites sont digérés sauf les gamétocytes. Le gamétocyte mâle (j2) se divise et donne plusieurs gamètes mâles mobiles (k2), tandis que le gamète femelle (j1) s'arrondit sans se diviser (k1). La fécondation donne l'œuf mobile (ookinète) ; celui-ci traverse la paroi digestive et s'immobilise sous la membrane qui tapisse la cavité générale formant l'oocyte dont le noyau se divise (m, n) pour former des centaines de sporozoïtes (q) ; ces derniers gagnent les glandes salivaires du moustique d'où ils seront inoculés à l'homme à la prochaine piqûre.
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