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Révolution culturelle en Chine, 1966

Lancée en 1966, la révolution culturelle en Chine part du débat ouvert autour d'une pièce de théâtre accusée de réhabiliter les adversaires du maoïsme. L'appel à la purification idéologique est, en fait, inséparable d'une opération de reprise en main engagée par Mao Zedong mis à mal par le catastrophique "Grand Bond en avant" décrété huit ans plus tôt.
Sous l'égide du "Grand Timonier" et des autres figures du panthéon idéologique chinois : Marx, Lénine et Staline, toujours célébré face au communisme soviétique dégénérescent, cette révolution culturelle a consisté en un investissement total des milieux artistiques et militaires. L'attaque contre les quatre "vieilleries" (pensées, coutumes, mœurs et cultures anciennes) a été conduite par Mao lui-même et son épouse Jiang Qing, Lin Biao et les chefs de l'armée, en opposition aux modérés Liu Shaoqi et Deng Xiaoping.
Débordant le cadre académique, elle s'est accompagnée de purges. Des millions d'intellectuels formant la 9e "catégorie puante" ont été renvoyés dans les campagnes pour y être rééduqués par les paysans pauvres.
Les Gardes rouges, mouvement étudiant manipulé, appelés à la révolte, se sont lancés, par l'affiche et par la lutte, à l'assaut de tout ce qui résistait à la dictature du prolétariat. Mao Zedong qui, le 16 juillet, traversait à la nage le Yangzi, manifestant par là même sa capacité, à soixante-treize ans, à conduire la révolution, devenait une figure emblématique offerte à l'adoration des masses organisées.
Le 12 août, le XIe plénum du comité central consacrait sa victoire: Liu Shaoqi était ravalé du 2e au 8e rang dans la hiérarchie, et Lin Biao devenait le nouveau numéro deux du régime.