CŒUR Anatomie du cœur humain
Le mot « cœur » désigne en anatomie animale les sacs contractiles placés sur le trajet des vaisseaux dans l'appareil circulatoire. La présence d'un sac contractile unique implique en général des différenciations complexes, et il est préférable de réserver le nom de cœur à un organe de ce type : par exemple, celui des crustacés, placé sur le vaisseau dorsal, celui des mollusques, qui comporte deux éléments contractiles en série, une oreillette et un ventricule. Chez les vertébrés, le cœur le plus simple est celui des poissons qui aligne quatre cavités : sinus veineux, oreillette primitive, ventricule et bulbe artériel. On retrouve une disposition semblable chez les embryons des vertébrés aériens : l'embryon humain présente, au vingt-deuxième jour, un cœur très comparable à celui des poissons. Au cours du développement, ce cœur embryonnaire subit un cloisonnement longitudinal. Celui-ci reste incomplet chez les batraciens et les reptiles, mais il est complet chez les oiseaux et les mammifères.
À ce stade de l'évolution, l'absence de communication entre les moitiés droite et gauche du cœur, qui caractérise les vertébrés supérieurs, est tenue pour un important progrès parce qu'elle sépare rigoureusement circulation pulmonaire et circulation générale.
Morphologie
Le cœur humain est un viscère creux situé dans la cavité thoracique, entre les deux poumons, au carrefour des grosses artères et des grosses veines de l'organisme. Son poids moyen est de 260 grammes. Organe contractile, il engendre la circulation sanguine, joue un rôle essentiel dans le réglage de son débit et dans son adaptation aux variations physiologiques, en particulier à l'effort.
Du fait de sa situation, le cœur est facilement accessible à l'examen clinique : palpation, percussion, auscultation ; à l'examen radiologique avec ou sans opacification préalable des cavités cardiaques ; aux investigations échographiques, scintigraphiques ou manométriques (après cathétérisme cardiaque) et enfin à la chirurgie.
Il a la forme d'une pyramide triangulaire avec une base située en arrière et en haut et trois faces : antérieure, inférieure, latérale gauche. Le sommet ou pointe se place en avant, en bas, à gauche de la ligne médiane thoracique sous le mamelon ; il est palpable au cinquième espace intercostal gauche, avec lequel entre en contact le sommet des ventricules, en particulier du ventricule gauche. Des sillons superficiels délimitent les oreillettes et les ventricules : un sillon axial, à peu près parallèle à la cloison, se place entre les oreillettes en arrière et les ventricules en avant ; un sillon transversal, perpendiculaire à l'axe du cœur, appelé sillon auriculo-ventriculaire, est situé entre oreillettes et ventricules. On voit passer dans ces sillons les vaisseaux nourriciers du cœur, les artères coronaires droite et gauche (fig. 1).
La face antérieure est la face chirurgicale. Elle se projette en effet sur la paroi thoracique, en arrière du sternum, des cartilages costaux (du 2e au 6e) et des côtes gauches correspondantes. On aborde le cœur soit en fendant le sternum en son milieu (sternotomie médiane), entre les deux plèvres, droite ou gauche, soit en fendant horizontalement le sternum. Après avoir incisé le péricarde verticalement, entre les nerfs phréniques, on découvre les ventricules, en particulier le ventricule droit, et le sillon interventriculaire antérieur longé par une grosse branche de l'artère coronaire gauche. Près de la base du cœur s'élèvent l'artère pulmonaire, en avant, et la crosse de l'aorte en arrière. L'oreillette droite est facile à repérer, avec les grosses veines caves qui l'abordent à ses deux extrémités. Elle est prolongée par l'auricule droite qui recouvre en partie le sillon auriculo-ventriculaire, dans lequel chemine l'artère coronaire droite ; le sommet de l'auricule gauche[...]
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Écrit par
- Claude GILLOT : professeur à la faculté de médecine de Paris
Classification
Médias
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